Vol. 24, n. 1, febbraio 2025

PROSPETTIVE E MODELLI INTERNAZIONALI

Il programma «Disabilità e cittadinanza» mette alla prova l’educazione e l’insegnamento superiore

Florence Faberon1

Sommario

Nel 2018, le Università Clermont Auvergne e di Saint Boniface (Manitoba, Canada) hanno inaugurato il programma «Disabilità e cittadinanza», che nel 2021 si è evoluto diventando una parte del programma «Trasmissione, cittadinanza e impegno». Questo programma internazionale e pluriennale ha rapidamente associato una varietà di partner, a livello sia nazionale, inclusi i territori d’oltremare, sia internazionale. Questi partner sono accademici, come le Università italiane di Torino e del Molise, ma anche istituzioni pubbliche come lo Stato, le collettività territoriali, le strutture intercomunali, le imprese, le associazioni, ecc. Il programma è patrocinato ad esempio dal Segretariato di Stato francese per le disabilità, così come dai Ministeri dello sport, della cultura, dell’istruzione superiore e della ricerca. Fin dall’inizio è stato particolarmente supportato dalla regione Auvergne-Rhône-Alpes. Lo è stato anche dal Dipartimento del Puy-de-Dôme, dalla città di Clermont-Ferrand, dalla collettività territoriale della Guyana, dalla Banque populaire AuRa, dal BDE STAPS, dall’APAJH, dall’ARAPH, da Art sans exclusion, da Cantacorda, da Caravansérail, da Droit au savoir, dal Réseau de recherches sur la cohésion sociale e dall’Agence universitaire de la francophonie, ecc.

Parole chiave

Inclusione, Disabilità, Educazione, Cittadinanza, Impegno.

PERSPECTIVES ET MODÈLES INTERNATIONAUX

Le programme «Handicap et citoyenneté» au défi de l’éducation et de l’enseignement supérieur

Florence Faberon2

Résumé

En 2018, les universités Clermont Auvergne et de Saint Boniface (Manitoba, Canada) inauguraient le programme «Handicap et citoyenneté» qui a évolué en 2021 pour devenir un volet du programme «Transmission, citoyenneté et engagement». Ce programme international et pluriannuel a rapidement associé une diversité de partenaires, tant sur le plan national, y compris dans les territoires ultramarins, qu’international. Ces partenaires sont académiques dont les universités italiennes de Turin et de Molise, mais ils sont aussi des institutions publiques à l’instar de l’État, des collectivités territoriales, des structures intercommunales…, des entreprises, des associations… Le programme est par exemple parrainé par le secrétariat d’État français en charge du handicap ainsi que par les ministères des sports, de la culture et de l’enseignement supérieur et de la recherche. Depuis ses débuts, il a été ainsi particulièrement accompagné par la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il l’a été aussi par le département du Puy-de-Dôme, la ville de Clermont-Ferrand, la collectivité territoriale de Guyane, la Banque populaire AuRa, le BDE STAPS, l’APAJH, ARAPH, Art sans exclusion, Cantacorda, Caravansérail, Droit au savoir, le Réseau de recherches sur la cohésion sociale ou encore l’Agence universitaire de la francophonie, etc.

Mots-clés

Inclusion, Handicap, Éducation, Citoyenneté, Engagement.

Le projet incarne des valeurs d’engagement, d’égalité, de non-discrimination, d’humanisme, de tolérance, de respect. L’objectif commun est de promouvoir la citoyenneté des personnes en situation de handicap, une citoyenneté effective et pas uniquement théorique. En associant réflexion et action, science, sport et culture, les partenaires s’engagent à relever le défi de l’inclusion. Ils s’y emploient par des initiatives, coconstruites avec les personnes en situation de handicap, scientifiques (conférences, colloques, publications…), culturelles (concours, expositions, résidences d’artistes, performances artistiques…) et sportives (ateliers parasports par exemple).

Notre programme contribue à la formation et la consolidation d’un réseau francophone international et il s’efforce de mettre en lumière la question du handicap dans les contextes francophones, en la plaçant au cœur des préoccupations. Il vise à fournir des outils pour approfondir la réflexion scientifique et orienter l’action politique vers un avenir inclusif. Pour ce faire, il s’appuie à la fois sur des approches théoriques et des expériences vécues. Le programme prend en compte la complexité des individus et des groupes, en tenant compte de leurs réalités culturelles, linguistiques et spatiales, ainsi que des représentations, préjugés, catégorisations, et des réalités politiques, juridiques et socio-économiques auxquels ils sont confrontés. De nombreuses manifestations ont été organisées et des publications ont su valoriser un travail qui mêle les mondes universitaire et socio-économique. Les thématiques abordées ont été nombreuses: regards, insertion professionnelle, espace, tourisme, communication, jeunesse, dignité, sport, conflits armés, cités… et évidemment l’éducation. L’un des derniers ouvrages publié est consacré à la problématique de l’éducation et de l’enseignement supérieur: Florence Faberon et Carole Hassoun, Handicap, éducation et enseignement supérieur, Clermont-Ferrand, Réseau de recherches sur la cohésion sociale, 2024.

L’École et l’Université doivent être inclusives et elles doivent promouvoir l’inclusion comme amer, comme valeur et comme thématique de recherche. Elles doivent penser et vivre l’inclusion au nom des droits de la personne humaine. Elles doivent être des espaces d’apprentissage de l’altérité, des espaces d’engagements et d’ensemencement des engagements dans la cité ainsi que des espaces de réflexions sur ce qui fait cohésion et inclusion sans oublier d’être des espaces accessibles. La diversité se doit d’y être pensée et vécue comme une force fort de la conviction des ressources de chacun. Ceci nous oblige à interroger notre environnement tant physiquement que socialement. C’est ce que fait cet ouvrage en puisant des exemples en France, en Italie, au Cameroun, aux Émirats.

De l’école à l’Université le nombre de jeunes en situation de handicap augmente et indéniablement il nous faut affirmer les attendus d’un système éducatif inclusif, notre ambition et un plan d’action.

En dépit des progrès, les défis restent nombreux dont celui de l’effectivité. Dans tous les pays étudiés, les progrès sont là, des droits s’affirment, des outils se mettent en place et même de véritables stratégies nationales et à l’échelle des établissements. Pourtant, les réalités vécues restent disparates. L’éducation inclusive ne peut pas se limiter à des droits théoriques. Elle nécessite des aménagements raisonnables, une approche pluridisciplinaire, un dialogue constant entre les acteurs pour garantir une scolarisation de qualité dans un environnement prioritairement commun et ordinaire et pour permettre des parcours scolaires et universitaires au plus haut niveau. Il est ici crucial de ne pas craindre les phénomènes participatifs et d’encourager la co-construction de projets éducatifs avec les personnes concernées et en associant les acteurs de tout un territoire. L’inclusion nous demande de penser des politiques transversales, de mailler les territoires et les acteurs mais encore de lutter contre les logiques d’exclusions, de stigmatisation, de mises à l’écart, de discriminations structurelles. Il faut aussi casser ce qui pourrait apparaître comme des prédestinations en fonction des handicaps. Il nous faut avoir la capacité de prendre en compte tous les handicaps y compris ceux invisibles. Les obstacles à lever sont matériels et immatériels. Nos systèmes sont questionnés au regard de l’accessibilité ou encore de contextes particuliers tels que l’épidémie de la COVID-19 en France ou en Italie.

Il nous faut miser sur une l’égalité des chances, une conception sociale du handicap, la connaissance réciproque, un accompagnement éducatif, des mesures d’accompagnement individualisées, des mesures d’accompagnement par les pairs, la valorisation d’un environnement commun aménagé, la mise en place d’un continuum de l’école à l’université, la création d’espaces de continuité, d’interaction dynamique entre les espaces de vie et d’études, une formation adéquate des acteurs, des mises en réseau et la création de contextes favorables à l’inclusion.

L’École et l’Université doivent se transformer en creusets de pratiques innovantes, où la diversité est perçue comme un atout et où se gagne quotidiennement l’autonomie. Seule une approche intégrée, soutenue par des politiques transversales et des partenariats solides, permet de construire une société réellement inclusive, capable de répondre aux aspirations et de développer les potentialités de tous ses membres, sans distinction.

* * *

Il programma incarna valori di impegno, uguaglianza, non discriminazione, umanesimo, tolleranza, rispetto. L’obiettivo comune è promuovere una cittadinanza effettiva e non solo teorica delle persone con disabilità. Combinando riflessione e azione, scienza, sport e cultura, i partner si impegnano a raccogliere la sfida dell’inclusione. Lo fanno attraverso iniziative co-costruite con le persone con disabilità, scientifiche (conferenze, colloqui, pubblicazioni, ecc.), culturali (concorsi, mostre, residenze artistiche, performance artistiche, ecc.) e sportive (ad esempio, laboratori di parasport).

Il nostro programma contribuisce alla formazione e al consolidamento di una rete francofona internazionale e si sforza di mettere in luce la questione della disabilità nei contesti francofoni, ponendola al centro delle preoccupazioni. Mira a fornire strumenti per approfondire la riflessione scientifica e orientare l’azione politica verso un futuro inclusivo. Per fare ciò, si basa sia su approcci teorici sia su esperienze vissute. Il programma tiene conto della complessità degli individui e dei gruppi, considerando le loro realtà culturali, linguistiche e spaziali, così come le rappresentazioni, i pregiudizi, le categorizzazioni e le realtà politiche, giuridiche e socio-economiche con cui devono confrontarsi.

Molti eventi sono stati organizzati e numerose pubblicazioni hanno valorizzato un lavoro che intreccia il mondo accademico e quello socio-economico. Le tematiche affrontate sono state molteplici: sguardi, inserimento professionale, spazio, turismo, comunicazione, gioventù, dignità, sport, conflitti armati, città… e ovviamente educazione. Uno degli ultimi libri pubblicati è dedicato alla problematica dell’educazione e dell’insegnamento superiore: Florence Faberon e Carole Hassoun, Disabilità, educazione e insegnamento superiore (Clermont-Ferrand, Réseau de recherches sur la cohésion sociale, 2024).

La Scuola e l’Università devono essere inclusive e devono promuovere l’inclusione come valore e come tema di ricerca. Devono pensare e vivere l’inclusione in nome dei diritti umani. Devono essere spazi di apprendimento sull’alterità, contesti di impegno e di diffusione degli impegni nella città e spazi di riflessione su ciò che crea coesione e inclusione, senza dimenticare di rappresentare spazi accessibili. La diversità deve essere pensata e vissuta come un punto di forza, radicato sulla convinzione che ciascuno ha risorse proprie. Questo ci obbliga a interrogare il nostro ambiente sia fisicamente sia socialmente. È ciò che fa questo libro, attingendo esempi dalla Francia, dall’Italia, dal Camerun e dagli Emirati.

Dalla scuola all’Università, il numero di giovani con disabilità aumenta e indubbiamente dobbiamo sostenere le aspettative di un sistema educativo inclusivo, la nostra ambizione e un piano d’azione. Nonostante i progressi, le sfide rimangono numerose, tra cui quella dell’effettività. In tutti i Paesi studiati, i progressi sono evidenti, si affermano i diritti, vengono messi in atto stumenti e anche vere e proprie strategie nazionali e a livello di singoli istituti. Tuttavia, le realtà vissute restano disparate.

L’educazione inclusiva non può limitarsi ai diritti teorici. Richiede accomodamenti ragionevoli, un approccio multidisciplinare, un dialogo costante tra gli attori, per garantire un’istruzione di qualità in un ambiente principalmente comune e ordinario e per permettere di realizzare percorsi scolastici e universitari al massimo livello. È cruciale non temere i fenomeni partecipativi e incoraggiare la co-costruzione di progetti educativi con le persone interessate, associando gli attori di tutto un territorio.

L’inclusione ci chiede di pensare politiche trasversali, di collegare i territori e gli attori, ma anche di combattere le logiche di esclusione, stigmatizzazione, emarginazione e discriminazioni strutturali. È necessario anche rompere quelle che potrebbero apparire come predestinazioni a seconda delle disabilità. Dobbiamo avere la capacità di prendere in considerazione tutte le disabilità, comprese quelle invisibili. Gli ostacoli da superare sono materiali e immateriali. I nostri sistemi sono messi in discussione in relazione all’accessibilità o a eventi particolari, come è avvenuto con l’epidemia di COVID-19 in Francia o in Italia.

Dobbiamo puntare sulle pari opportunità, su una concezione sociale della disabilità, sulla conoscenza reciproca, sul supporto educativo, su misure di sostegno personalizzate, su misure di supporto tra pari, sulla valorizzazione di un ambiente comune adattato, sulla creazione di un continuum dalla scuola all’università, sulla creazione di spazi di continuità, sull’interazione dinamica tra gli ambienti di vita e di studio, su una formazione adeguata degli attori, sulla creazione di reti e di contesti favorevoli all’inclusione.

La Scuola e l’Università devono trasformarsi in fucine di pratiche innovative, dove la diversità è percepita come un vantaggio e dove si conquista quotidianamente l’autonomia.

Solo un approccio integrato, supportato da politiche trasversali e partnership solide, permette di costruire una società realmente inclusiva, capace di rispondere alle aspirazioni e di sviluppare le potenzialità di tutti i suoi membri, senza distinzione.

Références bibliographiques

De Leseleuc E. et Boisvert Y. (2017), Le handicap à l’université: Institutionnalisation, dilemmes et enjeux: Vers une recherche franco-québécoise, «La nouvelle revue de l’adaptation et de la scolarisation», vol. 1, n. 77, pp. 5-10.

Faberon F. et Hassoun C. (2024), Handicap, éducation et enseignement supérieur, Clermont-Ferrand, Réseau de recherches sur la cohésion sociale.

Gonzalez Delgado R., Groux D., Voulgre E., Fafard M.-F. et Cantisano M. (2023), Inégalités en éducation dans le monde: Quelles actions pour les réduire?, Paris, L’Harmattan.

Kohout-Diaz M. et Deyrich M.-C. (2023), Éthiques inclusives en éducation: Recherches, contextes et pratiques, Nîmes, Champ Social.

Magerotte G., Baurain C. et Lebeer J. (2024), Vers une école inclusive: Quelles stratégie d’enseignement?, Louvain-la-Neuve, BE-WAL, De Boeck Supérieur.

Magimel C. (2004), La place du handicap et des étudiants handicapés à l’université. Accessibilités et usages en Île-de-France et au Québec, Tesi di dottorato in scienze dell’educazione, Paris, Université René Descartes.

Mettouchi M.L. (2023), Les politiques inclusives des universités en France et en Angleterre à l’aune des parcours universitaires des étudiant.e.s en situation de handicap depuis 2020: analyse comparative, Tesi di dottorato in storia e civiltà, Paris, Université Paris Cité.

Prud’homme L., Duchesne H., Bonvin P. et Vienneau R. (a cura di) (2016), L’inclusion scolaire: Ses fondements, ses acteurs et ses pratiques, Louvain-la-Neuve, BE-WAL, De Boeck Supérieur.

Thomazet S. (2006), De l’intégration à l’inclusion. Une nouvelle étape dans l’ouverture de l’école aux différences, «Le français aujourd’hui»,  vol. 1, n. 152, pp. 19-27.


  1. 1 Professore di diritto pubblico all’INSPE dell’Università Clermont Auvergne, membro del Centro Michel de l’Hôpital (CMH, UR 4232).

  2. 2 Professeure de droit public à l’INSPE de l’Université Clermont Auvergne, membre du Centre Michel de l’Hospital (CMH, UR 4232).

Vol. 24, Issue 1, February 2025

 

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